Genisseaux, patrimoine culturel de l'Unesco ?

L’hebdomadaire belge « Le Sillon belge » (11/01/2024) annonce la reconnaissance par l’Unesco de «l’irrigation traditionnelle » en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette inscription vise à accroître la visibilité des connaissances, du savoir-faire et de l’importance culturelle associée à cette pratique ancestrale.

Cette inscription est l’aboutissement de trois années de travail collaboratif multinational.

La candidature était portée par sept pays : les Pays-Bas, l’Autriche, l’Allemagne, l’Italie, le Luxembourg, la Suisse et la Belgique. Ils ont été soutenus par des experts de la communauté scientifique, des ONG, des parcs naturels, des organismes publics.

L’irrigation traditionnelle repose sur l’utilisation stratégique de la gravité et de systèmes construits manuellement tels que les canaux, bassins et fossés pour acheminer l’eau des sources ou ruisseaux vers les champs cultivés.

Et Génisseaux dans cette aventure ?

La source émerge à 920 m d’altitude (15 à 20 m³/heure) et se déverse dans un volumineux bassin de 150 m³ environ. De ce bassin, un canal conduit l’eau vers l’Anary (sur 500 m environ) avec un dénivelé de 90 m. De part et d’autre du canal, des ouvertures permettent d’irriguer les parcelles cultivées. Un règlement fut établi en 1815 qui organisait le « tour d’eau » entre les différents propriétaires. La répartition était divisée en 4 à 8 heures sur une semaine complète.

Ajoutons que les 35 jardins des familles de Barret situés à quelques dizaines de mètres à l’Ouest du canal étaient, eux aussi, arrosés par chaque propriétaire qui pouvait puiser l’eau dans le bassin.

A proximité de l’Anary (environ 60 m avant la rivière) un bassin plus petit (30 m³) aujourd’hui visible au Nord du chemin de la Combe (qui n’existait pas avant 1900) permettait d’actionner un moulin « à axe vertical » dénommé le Tournail, installé avant l’Anary.

On peut donc estimer que notre canal de Génisseaux peut être considéré, lui aussi, comme patrimoine culturel de l’Unesco, bien que la France n’ait pas participé à la démarche collective.

 


Gilbert Picron

Président d’honneur